Changements climatiques en Beauce - deuxième partie


Dans la première partie des cette série sur les effets des changements climatiques en Beauce, j’ai publié quelques figures qui montrent une augmentation de la température depuis de début des années 1900 mais aussi une période plus froide dans les années cinquantes attribuée aux émissions d’aérosols sulfatés par les centrales au charbon. Dans cette deuxième partie, je propose d’aller plus loin et de mesurer la croissance de la température annuelle moyenne en Beauce. l’analyse sera simple et baser sur une figure.

Dans la troisième partie de cette série, je vais examiner si les sucres commencent plus tôt à cause de l’augmentation de la température.

Croissance de la température annuelle moyenne

Mon analyse est basée sur des données annuelles de la température en Beauce. Je discute brièvement plus bas comment je transforme les données journalières par station en une série de données annuelles pour la Beauce.

La ligne rouge dans la Figure 1 montre la température annuelle moyenne en Beauce entre 1915 et 2018. La température annuelle moyenne varie entre environ 2° C et 6° C et bouge beaucoup d’une année à l’autre. La ligne bleue montre la croissance de la température en faisant l’hypothèse que la croissance a été constante entre 1915 et 2018. Selon cette ligne, la température annuelle moyenne était de 4,11° C en 1915 et de 4,83° C en 2018: une croissance de 0,007° C par année.

Figure 1: Température annuelle moyenne en Beauce.

Le problème avec la ligne bleue est est l’hypothèse que la température annuelle a augmenté à un rythme constant. Ce n’est évidemment pas le cas avec la diminution de la température à partir des années cinquantes, tel qu’expliquer dans la première partie. La courbe verte, obtenue à partir d’une régression locale, capture la période plus froide et offre un meilleur sommaire de l’évolution de la température. La courbe verte montre que la température annuelle grimpait rapidement au début de l’échantillon avant de décroître dans les années cinquantes, pour ensuite recommencer à croître au début des années quatre-vingts. Au minimum observé en 1979, la température moyenne était de 4,16° C pour grimper à 5,30° C en 2018, pour un taux de croissance annuel de 0,03° C par année.

La comparaison entre la ligne bleue et la courbe verte montre que l’estimation de la croissance de la température annuelle moyenne dépend du point de départ utiliser et du modèle statistique utilisé. Il y a de bonnes raisons de favoriser une méthode à une autre. Dans ce cas-ci, nous savons que la température a diminué commençant dans les années cinquantes, ce qui doit être considéré dans l’analyse. Calculé la croissance des températures depuis le tout début des données, comme dans le cas de la ligne bleue, n’est donc pas approprier.

La ligne verte à partir de 1979 offre un bonne représentation de ce qui ce se passe en ce moment. Au cours de cette période, la température annuelle a augmenté de 0.03° C par année de sorte que la température annuelle moyenne augmente de 1° C en 30 ans. Étant né que je suis né en 1978, ceci veut dire que la température annuelle moyenne a augmenté de 1,19° C depuis ma naissance.

Étude d’Environnement et Changement climatique Canada

Dans son rapport publié en 2019, Environnement et Changement climatique Canada donne tout d’abord une perspective historique en montrant que la température annuelle moyenne au Canada a augmenté de 1,7° C depuis 1948. Ma compréhension est que le modèle utiliser pour obtenir cette estimation contrôle pour les effets sur la température des émissions d’aérosols sulfatés. Environnement et Changement climatique Canada offre aussi plusieurs scénarios quant au réchauffement futur selon les émissions de carbone. Pour la fin du siècle (de 2081 à 2100), le scénario avec une faible croissance des émissions de carbone prévoit une augmentation de la température de 1,8° C alors que le scénario avec une forte augmentation des émission de carbone prévoit une augmentation de la température de 6,3° C, par rapport à la période entre 1986 et 2005.

Le rapport donne aussi la possibilité d’examiner les données de l’étude pour des endroits précis. Pour St-Georges, l’étude rapporte une température moyenne de 4,4° C entre 1986 et 2005. La même valeur est observée (4,43° C) dans les données que j’ai collecté. Dans le scénario où les émissions diminues significativement, la température devrait augmenter à une moyenne de 7,4° C (+ 3,0° C) pour la période entre 2051 et 2080. Dans le scénario du statu quo où les émissions continuent d’augmenter au rythme actuel, la température devrait augmenter à une moyenne de 8,8° C (+ 4,4° C) pour la période entre 2051 et 2080.

Ce que l’on peut retenir, c’est qu’on peut s’attendre à ce que les effets du réchauffement de la température soient beaucoup plus prononcés dans le futur.

Préparation des données journalières en données annuelles

Je transforme les données journalières par station présentées dans la première partie en données annuelles pour la Beauce. Dans une première étape, j’élimine certaines observations où les données sont incomplètes au début ou à la fin de l’échantillon pour chacune des stations et je complète les observations manquantes à l’intérieur de l’échantillon en utilisant une procédure d’imputation de sorte que des données manquantes ne biaisent pas les moyennes annuelles. Par la suite, j’enlève les effets propres à chaque station en utilisant une régression de sorte que les températures sont évaluées par rapport à la station météo à St-Georges. Finalement, je calcule les températures moyennes annuelles.